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La Pologne et ses énergies peu constructives

Il y a quelques semaines, la Commission Européenne a lancé une procédure pour abus de position dominante contre le géant Gazprom. Le gaz russe a la mainmise sur le marché européen. Certains pays sont cependant plus sensibles aux fluctuations de prix du fournisseur. C’est le cas de la Pologne. Quels sont les ressources énergétiques actuelles de la Pologne et qu’envisagent-elle pour sortir de ce carcan gazier ?


 

J« Je crains que Gazprom n’enfreigne les règles de l’UE en matière d’entente et d’abus de position dominante position sur les marchés de l’UE. (…) Le cloisonnement des marchés nationaux du gaz a aussi permis à Gazprom de facturer des prix que nous jugeons, à ce stade, inéquitables » a déclaré Margrethe Vestager, la commissaire européenne chargée de la politique de concurrence.

Bien que le gaz ne soit pas la première énergie consommée en Pologne, il représente le second plus gros import énergétique du pays. Selon les derniers chiffres de l’Agence Internationale pour l’Energie (IEA), le volume de gaz consommé par la Pologne s’élève à l’équivalent de 18 228 millions de m3. 63% du gaz consommé dans le pays provient de Russie et cette consommation largement a doublé ces trente dernières années. Dans un rapport publié en 2014, l’IAE fait état des pays les plus dépendants du gaz russe.

L’axe horizontal du graphique représente la capacité des pays à pouvoir résister à une interruption du transfert gazier russe grâce à leur capacité de stockage. L’axe vertical démontre le taux de dépendance de ces pays au gaz russe.

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Pays en vert : il n’existe pas de rapport contractuel entre Gazprom et ces pays qui n’importent pas de gaz de Russie.

Pays en violet : ces pays importent du gaz russe, mais ne sont pas dans un état de dépendance, car :

  • ils disposent d’une capacité suffisante de stockage pour ne pas être sensible aux variations du marché
  • les relations diplomatiques avec la Russie assurent la stabilité des prix et des volumes échangés
  • Leurs terminaux LNG compensent les perturbations des relations commerciales
  • le gaz consommé dans le pays représente une part minime du cocktail énergétique national.

Pays en rouge : ces pays sont extrêmement dépendants au gaz russe, qui représente plus de 80% de leur consommation. La Pologne n’a pas passé le seuil des 80 %, mais tend à aggraver le monopole russe.

La grosseur du cercle représentant la Pologne démontre que le volume de gaz importé est moindre que celui de l’Allemagne, par exemple. Cependant, le manque de diversité dans le carnet de fournisseurs de l’Etat polonais ne lui laisse que très peu d’alternatives, voire aucune, en cas de hausse des prix ou de restrictions.

La première station de gaz liquide

Pour lutter face à cette dangereuse dépendance, le pays est en train de se doter à son tour d’un terminal LNG (gaz naturel liquide) qui devrait entrer en fonction aux alentours de 2019. Grâce au soutien financier de la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), le terminal gazier de Świnoujście devrait pouvoir recevoir et stocker plus de 5 milliards de mètre cube de gaz naturel. Selon le directeur général de Polskie LNG, l’entreprise polonaise en charge du LNG (TOOLTIP), Rafał Wardziński, le terminal a pour but de « jouer un rôle important, non seulement dans la carte énergétique polonaise, mais également en Europe centrale et de l’est. » Le concept est simple. Le gaz est acheminé par bateau, depuis l’étranger (le Qatar pour la Pologne), sous forme liquide puis ramené à l’état gazeux dans la station d’accueil. La station d’accueil aura pour but premier de redistribuer l’énergie dans les foyers polonais.

Les interconnecteurs

 

Dans un second temps, la station LNG, en tant que réceptacle du gaz du Moyen-Orient, sera le carrefour d’un nouveau marché énergétique en Europe de l’Est. Un système d’interconnecteurs facilitera le transport du gaz à l’état naturel et prolongera la transmission depuis le Qatar. D’ici 2018, trois interconnecteurs gaziers seront en service et reliés à Świnoujście. La Lituanie, la République tchèque et la Slovaquie pourront ainsi profiter de ce nouveau fournisseur et réduire leur dépendance au gaz russe (voir schéma ci-dessus).

 

Se mettre au charbon

 

Sur le plan national, le charbon reste la première source d’énergie produite et consommée en Pologne. Selon le rapport Poland’s Energy Policy until 2030, 95% de l’électricité et 55% de l’énergie globale seraient produites par celui-ci. La Pologne représente 62% de la production européenne de charbon, se plaçant ainsi au neuvième rang mondial. Paradoxalement, l’Union européenne ambitionne de réduire ses émissions de CO2 de 20 % par rapport à 1990 et elle continue de financer, via la banque d’investissement européenne, des projets anti-écologiques. Cela a notamment été le cas d’un prêt pour l’érection d’usine thermiques de charbon à Bielsko Biala.

 

Malgré la transition infrastructurelle en Pologne, le pays continue d’être lié par des contrats énergétiques à la Russie jusqu’à la fin de la décennie 2010. Cela laisse du temps au pays pour se trouver une nouvelle identité énergétique. D’après l’ONG Bankwatch, les perspectives en matière écologique sont assez limitées. Selon les statistiques de l’OCDE dans le rapport de l’IEA, l’écrasante majorité de l’énergie renouvelable produite par la Pologne provient de la combustion d’ordures. Le pays n’a pas les ressources financières pour investir à la fois dans les énergies fossiles et dans les énergies renouvelables. Les systèmes hydrauliques, éoliennes, géothermaux ou solaire représentent un investissement matériel et financier important.

 

En Europe, sur le plan économique du moins, la Pologne est vue comme un pays qui ne cessent d’avancer. Elle est un des rares pays à avoir bénéficié d’une croissance constante ces dernières années. A la pointe dans certains domaines, notamment les smart-cities, la Pologne ne parvient à rattraper son retard énergétique.


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Lisa Ducret

Les relations humaines et la curiosité sont deux traits de ma personnalité qui m’ont poussée tout droit au journalisme. Stylo, appareil photo ou caméra/micro à la main je jongle entre les langues pour découvrir de nouveaux aspects culturels, approfondir des questions vues et revues et avant tout satisfaire ma curiosité.

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